Nathalie Rouanet (Frankreich/Österreich) 1966 in Frankreich geboren. Lebt und arbeitet seit 1990 in Klosterneuburg bei Wien als selbstständige Übersetzerin (Belletristik, Kunst, Film, Theater) und Schriftstellerin (Romane, Kurzprosa, Aufsätze zur Literatur- und Übersetzungswissenschaft). Veröffentlichungen in französischen und österreichischen Zeitschriften. Poetry Slammerin, Cut-Outs-Kleberin und Schablonensprüherin unter dem Namen Ann Air. Doktorat der Philosophie an der Universität Wien. Diplomstudium der Germanistik und Deutschen Philologie an der Universität Toulouse. Vorstandsmitglied der IG Übersetzerinnen Übersetzer, Mitglied der ATLF, der Literar-Mechana und der IG AutorInnen.
Deutsch
LACRIMOSA
Weiße Handschuhe haben den leichten Körper vom Bett in den Sarg
gehoben. Im Halbschatten war es, als ob er schweben würde, das
Gesicht bleich wie kaltes Wachs, der Anzug viel zu groß. Dann den
schweren Sarg mit den verschnörkelten Griffen in den
Leichenwagen, und alle Autos sind weggefahren, in einem langen
Konvoy. Lang hat die Fahrt gedauert bis zum Krematorium, unter
der strahlenden Novembersonne. Wir saßen wortlos, schauten die
Landschaft an, die herbstlichen Weinberge, die Platanen die
Straße entlang. Die Augen, ungeschminkt, aufgeschwollen und
gerötet, vom vielen Weinen während der Totenmesse und dann, auf
dem Kirchenvorplatz, nach jedem Beileidswort gerade noch
schluchzen können: „Danke dass ihr gekommen seid...“
Die Anlage liegt abseits der Stadt, großzügig gestaltet, mit
Riesenparkplatz, wie ein Autokino oder ein Vergnügungszentrum.
Sie haben uns in einen Raum geführt, einer modernen Kapelle
nachempfunden, der Sarg stand schon da, in ein feierliches Tuch
gehüllt. Große Fenster mit blumigen Vorhängen. Fotos an der Wand:
Sonnenuntergang, Wolkenhimmel, Mohnblumenwiese, blutrot. Sie
spielten das Requiem von Mozart. Ewiges Requiem, zu
Supermarktmusik verkommen. Zuviel des Kitsches, zu viel des
Lichtes. Lux aeterna. Niemand schaute sich an, die Minuten
dauerten eine Ewigkeit, der Sarg stand da. Aus den hohen Fenstern
konnte man den Himmel sehen, so blau. Zwischen den zwei
Glasscheiben flimmerte die heiße Luft und zeichnete dabei Muster
wie die Oberfläche eines Teiches beim Steineklatschen. Sammlung,
Andacht, Gedenken, Gebete. Nichts von all dem. Es wurde geweint,
geschluchzt. Es gab keine Schreie mehr. Nur noch dieses laute
Schluchzen. Das Taschentuch durchnässt. Dann haben sieden Sarg
geholt und den Bildschirm eingeschaltet. Man sah, wie zwei
glänzende Stahltüren sich öffneten und wie der Sarg, man konnte
ihn an den pompösen Griffen genau erkennen, in tanzende Flammen
hineingeschoben wurde. Theatralische Gewalt. Es wurde heiß, sie
spielten noch immer das Requiem, der Sarg stand nicht mehr da.
Und dann hatte der Bildschirm einen Aussetzer, oder es war das
Ende. Da sah man nur noch weißes Flimmern auf schwarzem
Hintergrund. Entsetzen, Furcht, Gewissheit, dass es endgültig
vorbei war. Alles wieder zu Staub. Requiescat in pace. Einer der
Männer mit weißen Handschuhen kam herein, schaltete den Fernseher
aus und bat uns hinauszugehen. Die Gäste zerstreuten sich
zwischen die Blumenbeete, auf den Parkplatz, in die
Friedhofsalleen. Meiner Großmutter wurde eine wuchtige Urne in
die Arme gedrückt, die sie kaum tragen konnte. Sie schrie noch
einmal seinen Namen. Und fuhr die ganze Strecke zurück, mit der
Urne auf dem Schoß. Alles ist von Staub gemacht.
Französisch
LACRIMOSA
Des mains gantées de blanc ont soulevé du lit son corps léger.
Dans la pénombre, on aurait dit qu’il flottait. Le visage blêe
comme de la cire refroidie, le costume bien trop grand. Puis ils
ont porté le lourd cercueil aux poignées ornées de fioritures
dans le corbillard, et toutes les voitures sont parties dans un
long convoi vers le crématorium. Trajet interminable
sous
soleil de novembre. Personne ne parlait. On regardait le paysage,
les vignes d’automne et les allées de platanes qui bordent la
route. Les yeux, sans maquillage, gonflés et rougis d’avoir tant
pleuré pendant la messe, et après, sur le parvis de l’église, les
efforts pour étouffer un sanglot et dire, après chaque mot de
condoléances : « Merci d’être venus... »
L’établissement est à l’écart de la ville, vaste et spacieux,
avec d’immenses parkings, comme un cinéma drive-in ou un parc
d’attractions. On nous a emmenés dans une salle pompeuse, décorée
comme une chapelle moderne. Le cercueil s’y trouvait déjà, drapé
d’un tissu solennel. De grandes fenêtres avec des rideaux à
fleurs. Aux murs des photos : soleil couchant, ciel de nuages,
champ de pavots. Ils jouaient le Requiem de Mozart. Sempiternel
Requiem, déchu au rang de musique de supermarché. Trop de kitsch,
trop de lumière. Lux aeterna. Personne ne se regardait, les
minutes duraient une éternité. Et devant, le cercueil. Par les
fenêtres hautes on pouvait voir le ciel, si bleu. Dans
l’épaisseur du double vitrage, l’air chaud vibrait, faisant des
motifs comme à la surface d’un étang quand on fait des ricochets.
Recueillement, prières, minutes de silence. Rien de tout cela.
Plus de cris non plus. Mais des pleurs et des sanglots.
Simplement ces sanglots sonores. Le mouchoir détrempé. Puis, ils
sont venus chercher le cercueil et ont allumé une télévision. Sur
l'écran, on a vu s’ouvrir deux portes d’acier rutilantes et le
cercueil, que l’on reconnaissait à ses poignées imposantes,
disparaître dans les flammes. Violence théâtrale. Il faisait
chaud, ils jouaient encore le Requiem, mais le cercueil n’était
plus là. C’est alors que l’écran a eu un raté, ou bien était-ce
la fin ? On ne voyait plus que de la neige sur le fond noir de
l’écran. Effroi et certitude que tout était fini. Redevenu
poussière. Requiescat in pace. Un des hommes gantés de blanc est
entré, à pas lents, a éteint la télé et nous a priés de sortir.
Les invités se sont dispersés dans les parterres de fleurs, sur
le parking, dans les allées du cimetière. On a remis à ma grandmère
une urne qu’elle pouvait à peine porter. Une dernière fois
elle a crié son nom. Et tout le chemin du retour, elle a serré
contre elle ce qu'il restait de lui. Tout n’est que poussière.